Aider à concevoir des SI socialement responsables
Les précédents ateliers animés par le groupe SI2D traitaient de l’impact des SI sur la démocratie dans les organisations. L’atelier 2025 se concentrera sur une expression essentielle de cette dernière : la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT)
Les expérimentations d’ISIDOR (méthode pour évaluer l’impact d’un SI sur la démocratie dans une organisation) ont montré que la manière dont le projet informatique avait été mené avait un impact majeur sur la démocratie organisationnelle, et par suite sur la qualité de vie et des conditions de travail. Selon la manière dont ils ont été gérés, ces projets sont susceptibles de générer une dette sociale1 pouvant être importante.
Pour adresser cette question, le groupe SI2D a conçu la méthode APIDOR, d’accompagnement des projets informatiques par et pour le dialogue social (https://methodes-dialogue-social-numerique.eu/). La méthode considère le dialogue social comme devant faire partie intégrante de la gestion d’un projet numérique, et se positionne comme un outil d’aide à la médiation entre les acteurs « classiques » du projet numérique et les acteurs porteurs des besoins en matière de QVCT, dans le but que le système qui sera développé garantisse le bien-être au travail de ceux qui l’utiliseront et, plus largement, participe à la performance de l’organisation.
La méthode APIDOR est actuellement à destination principale des utilisateurs et des porteurs des besoins en matière de QVCT.
L’atelier INFORSID se propose de changer d’angle et d’interroger la méthode du point de vue des concepteurs de SI et des EC du domaine, et d’échanger plus largement sur la conception de SI socialement responsables (dans une logique proche de l’écoresponsabilité), ainsi que sur son enseignement.
Organisation (atelier de 3h)
1) Introduction par Philippe Neuville (SOPRA STERIA) :
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- Quelle prise en compte aujourd’hui dans les projets informatiques des questions de QVCT ? Quelle attention portée à la dette sociale que ces projets peuvent générer ?
- Quels besoins d’outils méthodologies pour aider les ESN et les MOE à traiter de ces aspects ?
- Quels enjeux à former les futurs concepteurs sur ces questions ?
2) Présentation d’APIDOR, objet de recherche et méthode opérationnelle,
et réaction de Philippe Neuville autour de l’interrogation : Quel intérêt peut représenter APIDOR pour les ESN et les MOE ? Sous quelles conditions d’évolution ?
3) Travail en sous-groupes :
Chaque sous-groupe choisit une des étapes d’un projet informatique traitées par APIDOR et travaille, du point de vue des informaticiens, sur les conseils donnés dans la méthode : enjeux, validité, exhaustivité, conseils à rajouter, difficulté d’application, évaluation du coût, résistances prévisibles, formations nécessaires pour les porteurs des besoins en QVCT, pour la MOE…
Les porteurs de l’atelier passeront de groupe en groupe pour répondre aux éventuelles questions des participants.
4) Mise en commun et discussion
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- Diagnostic critique d’APIDOR du point de vue des informaticiens : quelles améliorations/modifications à apporter, quels compléments à envisager ?
- Quelles responsabilités en enseignement sur la question de la QVCT et de la dette sociale ?
- Quelles responsabilités en recherche sur ces questions ?
Nota : sans que cela soit en quoi que ce soit obligatoire, il peut être utile que les participants consultent le site des méthodes avant la tenue de l’atelier (https://methodes-dialogue-social-numerique.eu/). Attention, ce site n’est pas conçu pour les smartphones ni les tablettes.
Mots-clés
Projets informatiques, dette sociale, responsabilité sociale des concepteurs de SI, qualité de vie et des conditions de travail, méthode, dialogue social, éthique informatique.
Adéquation avec les thématiques d’INFORSID
L’atelier s’inscrit dans le thème global du colloque « Éthique, Équité et Systèmes d'Information. Construire un numérique responsable et inclusif », et plus particulièrement dans les thématiques « SI et responsabilité sociétale et environnementale » (en y incluant la responsabilité sociale) , et « Éthique, équité et gouvernance des SI » (notions considérées ici dans le contexte des organisations).
Les porteurs
Contact : Maryse.Salles@ut-capitole.fr
• Maryse Salles, Lycette Corbion, Gabriel Colletis (Université Toulouse Capitole)
(Atelier SI2D : https://si2d.hypotheses.org/)
Tous trois ont co-écrit la version 1 d’APIDOR et la version 2 d’ISIDOR (https://methodes-dialogue-social-numerique.eu/).
Maryse Salles (IRIT/UTC) est maîtresse de conférences émérite en informatique à l’université Toulouse Capitole. Ses recherches portent actuellement sur l’ingénierie de méthodes pour soutenir la conception de système d’information numérique socialement responsables. Elle anime l’Atelier de recherche pluridisciplinaire SI2D, dont les travaux sont centrés sur l’appui au dialogue social autour du numérique dans les organisations, l’amélioration de la qualité de vie et des conditions de travail avec le numérique, et le soutien à la démocratie organisationnelle.
Lycette Corbion-Condé (IDETCOM) est maîtresse de conférences en droit privé à l’université Toulouse Capitole. Ses recherches ont d’abord porté, dans le prolongement de ses travaux sur le déni de justice en droit international privé, sur les thèmes de la justice et de l’office du juge pour s’orienter plus récemment vers les questions de territorialité, d’extraterritorialité et de déterritorialisation du droit et les relations entre éthique et droit. Elle a notamment écrit un article sur « Les enjeux démocratiques de l’autorégulation éthique » dans Olivier Debat (dir.), Vers une autorégulation de l’éthique des activités économiques : entre incitations et contraintes, Paris, LexisNexis, 2022. Ses travaux de recherche actuels portent sur une analyse comparative RSE/RSU2.
Gabriel Colletis (LEREPS) est professeur de sciences économiques émérite à l’université Toulouse Capitole. Ses recherches portent sur les dynamiques industrielles et territoriales, et sur l’économie circulaire. Il s’intéresse à la question des processus de développement qu’il oppose aux processus de croissance. Dans cette perspective, il travaille sur la question des indicateurs et sur les représentations et conventions qui les sous-tendent. Il a notamment coécrit un article sur la formation des conventions https://hal.science/hal-02545614.
• Philippe Neuville (SOPRA-STERIA)
Philippe Neuville est spécialiste en gestion de projet, direction de programmes et management d'entités, avec plus de 30 ans d'expérience en ESN. Actuellement Leader Stratégie et Valorisation de l’Innovation pour les Services Financiers chez Sopra Steria, il pilote la structuration des projets R&D et leur éligibilité au Crédit d’Impôt Recherche (CIR). Il a occupé des postes de Directeur de Programmes Complexes et de Directeur Industriel, développant et déployant des méthodologies pour optimiser la performance et la qualité des projets. Parallèlement, il enseigne la Gestion de projet à l’Université Toulouse Capitole formant les étudiants aux méthodes agiles et classiques, à la gestion des risques et à la structuration des projets. Son expérience en développement et adaptation des méthodologies projet l’implique dans l’innovation et l’amélioration continue des pratiques en gestion et pilotage de projets.
• Nathalie Vallès-Parlangeau (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Nathalie Vallès-Parlangeau est maîtresse de conférences en informatique à l’IUT de Bayonne et du Pays-Basque (UPPA). Elle suit et soutient les travaux du groupe de l’atelier « systèmes d’information et de décision et démocratie » depuis ses débuts. Ses recherches portent sur les systèmes d’information, le management de données et le green IT.
1. Voir https://methodes-dialogue-social-numerique.eu/methode-apidor/projets-informatiques-points-importants-pour-ds/#dettes_tech_soc_b5
2. RSE : responsabilité sociale des entreprises, RSU : responsabilité Sociale des Universités